Marie Courroy

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Marie Courroy

La musique dans la peau et la peau dorée, Marie Courroy semble être toujours en été, même quand elle porte un gros blouson fourré. Créatrice du site Modetrotter devenu marque de prêt-à-porter il y a peu, Marie a beau être fan de vacances, c’est une bosseuse passionnée. Chez elle, les idées fusent, les collaborations créatives s'enchaînent, la vie de Marie sent l’huile de coco, une odeur de douceur qui rappelle qu’en vrai chaque jour est beau.
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Pourrais-tu te décrire en 1 minute ?
Je suis impulsive, courageuse, désordonnée et tête-en-l’air. Je crois que je suis sympa. Un peu partisane du moindre effort aussi, je dois l’avouer. Et obstinée. C’est plus joli que têtue !

Et tu pourrais nous parler de ton parcours en 60 secondes ?
Après le lycée, j’ai fait une école de commerce pour y découvrir plein de métiers différents et faire des stages. J’ai enchaîné avec le bac +5 en négociation internationale dans la même école. Là, je suis partie à Madrid pendant 6 mois. J’habitais au-dessus d’une boutique qui vendait du Vanessa Bruno, et j’ai eu envie de faire mon contrat d’apprentissage pour cette marque. Sur un gros malentendu, j’ai été prise (ils se sont trompés de Marie) ! Je suis restée 1 an au secteur commercial, tout ce que je déteste. Je savais que ce n’était pas ce que je voulais faire mais ça a été une super première expérience et un sésame pour me faire bosser dans plein de boîtes : Les Prairies de Paris, Ba&sh… J’étais nulle en commercial, mais c’est pour ça que c’était intéressant pour moi de bosser là-dedans, pour m’améliorer. Si j’arrivais à vendre des fringues, je pourrai vendre n’importe quel projet. Et voilà, j’ai quitté Ba&sh pour monter ma boîte, Modetrotter.

Quels sont tes meilleurs outils pour avancer ?
Sans hésitation mon éducation, mon enfance et ma famille. J’ai été élevée par un papa qui tous les jours ouvrait la fenêtre en disant que la vie est belle, que les gens sont sympas, et que c’est un bonheur d’être sympa avec les gens. Il nous a toujours encouragé à faire des choses. Quand t’as 15 ans, t’en as rien à cirer. Mais en fin de compte, il nous a donné la force d’avancer, de ne pas avoir peur, parce qu’on n’est pas tout seul. Ça donne une puissance dans la vie qui est incommensurable. C’est l’amour, en fait. Quand t’as ça, t’as l’impression que rien ne pourra t’arriver, et que rien n’est grave.

Qu’as-tu en commun avec l’adolescente que tu étais ?
J’ai toujours la même joie de vivre, la même naïveté face à la vie en général, même si elle a été un peu mise à mal ces derniers temps. Je crois toujours que tout est possible, mais contrairement à avant, je sais qu’il faut vraiment bosser pour ça, se bouger les fesses et saisir les opportunités. Pour ce qui est du style, j’ai pas mal changé. Ado, j’avais les cheveux blonds hyper longs et à 16 ans j’ai tout coupé et je les ai teints en rouge chelou. À mon arrivée en école de commerce, avec ma coupe en pétard sous deux tonnes et demi de gel et doudoune Lady Soul en jean violacé, on me prenait pour une punkette. Tout le monde croyait que j’étais la grosse rebelle de l’école alors que je ne bois pas et ne fume pas. Je suis zéro rebelle !

Es-tu une collectionneuse ?
Quand j’étais petite à fond la caisse ! Les gommes, évidemment, le truc inutile au possible. Aujourd’hui, je ne collectionne que des rouges à lèvres. Mais je garde beaucoup de choses, j’ai du mal à jeter des souvenirs. Un bouchon de champagne ouvert à l’occasion de je-ne-sais-quoi, j’aurai un petit pincement à le mettre à la poubelle. Résultat, je me retrouve avec des petits bidules dans tous les sens chez moi. Les vêtements j’ai du mal à m’en séparer, mais quand je commence je peux tout donner. Un petit côté radical.

Quelle est ta saison préférée ?
C’est clairement l’été. Et l’automne. L’été parce que les gens sont hyper beaux, légers, relax, et les journées sont longues. L’automne parce que ça vient après l’été, les gens sont encore un peu bronzés, ils reviennent de vacances reposés, pleins de bonne volonté et d’envie de faire des dîners parce qu’on ne s’est pas vu des vacances. L’hiver, je déteste. Je n’aime pas du tout avoir froid. Et je n’ai pas de saison de série préférée. Je ne regarde quasi jamais la télé, du coup je suis hyper nulle en série. Je suis devant l’écran toute la journée, donc je n’en ai pas envie le soir. Je préfère être allongée dans mon lit à ne rien faire d’autre que regarder le plafond plutôt que d’aller au ciné ou de regarder une série. Je ne m’ennuie jamais. Et je suis très dans la procrastination, donc je peux rester des heures assise à ne rien faire sans avoir l’impression de perdre mon temps.
 
Quelle est la place de la séduction dans ton quotidien ?
Ça m’ennuie un peu de le dire ça mais je pense qu’elle est permanente. Elle est assez naturelle chez Modetrotter. On s’entend toutes très bien, on n’est jamais en train d’essayer de se séduire entre nous, mais notre boulot c’est de vendre des fringues, donc forcément on a envie de se faire aimer par toutes les filles. Quand on leur met de beaux vêtements sous le nez, on sait ce qu’on fait.

Avec qui rêverais-tu de collaborer ?
Je rêve qu’on fasse une collab avec une marque de valises ! Après, je prends tout le reste, tant que c’est avec des personnes qui ont un vrai univers. Je pense que Patrick Sébastien a un super univers, mais c’est pas mon truc. En revanche, si je le rencontre et que je le trouve sympa, drôle et touchant, c’est le genre de collab qui pourrait me faire marrer. C’est les filles au bureau qui seront obligées de me raisonner. Mais je me fous des réputations. Si je le rencontre et que j’accroche, je n’aurais pas de honte à dire cœur cœur Patrick Sébastien.
 
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« Je suis zéro rebelle (...) mais je me fous des réputations ! »
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Pour lancer un nouveau projet, tu préfères partir de zéro ou partir en vacances ?
Mes idées me viennent quand je suis toute seule, elles germent dans des moments de relâchement. Pas besoin de vacances, un week-end au bord de la mer me suffit ! Le dépaysement c’est fondamental, ça oxygène vraiment. Et du calme et du silence. J’adore les gens mais je suis hyper solitaire.

Pour quel motif pourrais-tu tout plaquer ?
- Elle marque un petit temps d’hésitation - L’amour. J’ai marqué un petit temps d’hésitation pour me demander s’il y avait autre chose mais non ! Le boulot ne prendra jamais le pas sur ma vie perso. Et d’ailleurs je ne le souhaite à personne. J’ai des journées de travail comme tout le monde, je vends des vêtements, je ne sauve pas des vies, donc rien d’urgent ni de grave. Quand le travail passe avant l’équilibre perso, ça n’a pas de sens. Il y a ceux qui le font par obligation, mais ceux qui le font par choix, je ne peux pas les comprendre, même si on m’explique. Rater les choses importantes de la vie de mes proches à cause du boulot, c’est l’angoisse absolue pour moi.

As-tu déjà baissé les bras ?
Si je baisse les bras, c’est que je suis vraiment allée au bout du truc, que j’ai testé toutes les possibilités. Je peux attendre des années sans ne jamais baisser les bras si j’y crois encore. C’est valable dans tout. En amour, je baisse les bras quand j’ai vraiment no choice. Je crois que pour ce genre de truc je suis la fille la plus patiente de la planète. C’est complètement différent d’abandonner un projet parce que ça ne marche pas que de l’abandonner parce que t’as pas assez bossé. Je n’ai pas trop de mal avec le sentiment d’échec. Quand j’estime qu’il faut lâcher, je n’ai pas de mal à abandonner. Je sais tellement qu’on peut rebondir de plein de façons différentes. Si demain Modetrotter devait s’arrêter je serai déçue, mais ce n’est pas grave, j’ai 2 mains, j’ai 2 jambes, je peux faire autre chose.

Quelle est ton image favorite ?
Si je devais n’en choisir qu’une elle serait très solaire, lumineuse, une image d’été un peu surannée. La plage dans les années 80, quand tout le monde avait l’air hyper heureux, les filles étaient sexy avec leurs petits colliers en coquillages, la peau bronzée qui sent l’huile de coco. Une image de Slim Aarons. - Marie cherche une photo d’Aarons sur son téléphone - Tu vois ça j’adore, les ptits culs, là. J’adore aussi toutes les photos de Hugh Holland. C’est que des petits gamins blonds, coupe au bol, trop sympas qui font du skate, avec les grandes sœurs à côté en mini short en jean. Je trouve que tout y est inspirant.

Quelle serait la bande originale de ta vie ?
J’ai des milliards de playlists, je suis la reine de la playlist !
En ce moment j’écoute évidemment beaucoup Juliette Armanet, À la folie ; mes copines des Brigitte, Palladium ; Jovanotti, A te ; les Beatles, We can work it out ; Souchon, C’est dans l’air, c’est hyper joyeux. C’est une playlist qui s’appelle “2017”, mais qui pourrait s’appeler “Résurrection”.

Dans la playlist de ma vie, il y a évidemment Fantasy, d’Earth Wind and Fire, ça c’est des trucs qui se passent dans mon corps. Il y a aussi School, de Supertramp ; La Superbe et Les cerfs-volants, de Benjamin Biolay ; La nuit je mens, de Bashung ; La rua madureira, de Nino Ferrer ; Comme un avion sans ailes, de Charlélie Couture ; There for you, de Damian Marley, que Benjamin Biolay m’a fait découvrir ; et une que j’aime tellement, My mistakes were made for you, des Last Shadow Puppets. Quand j’aime une chanson je l’écoute en boucle, j’appuie sur repeat comme une espèce de malade, je peux l’écouter 442 fois d’affilée. Voilà grosso modo. Si je cherchais encore, il pourrait y en avoir 200 000.

Quelle trace aimerais-tu laisser ?
J’aimerais bien qu’on se dise que j’étais gentille. Ça fait un peu désuet, voire un peu pitié, mais la gentillesse c’est le truc qui m’émeut le plus au monde. Je suis désarmée face à la gentillesse. Mes amies sont toutes tellement gentilles, c’est un bonheur de la vie ! Je pensais que c’était une qualité donnée à tout le monde, que c’était inné, mais je me suis rendue compte assez tard, cette année en fait, que tout le monde n’était pas du tout gentil et que jusqu’alors j’avais eu beaucoup de chance.

Quels sont tes projets à court et long terme ?
On a plein de collab' : avec Damart, avec une petite marque de baskets, avec Claire Vivier, une marque de maroquinerie américaine. On va aussi faire des ventes en Belgique et en Angleterre début 2018. En fait, on travaille toujours dans l’urgence, plus tu vas nous laisser de temps pour un projet, plus on le fera de toute façon à la dernière minute. Là, je suis en train de finir la collec d’hiver qui sort dans 3 semaines. Sinon, j’aimerais bien faire un petit vestiaire hommes, même si je n’y connais rien.

J’espère que dans 20 ans je ferai autre chose. Je trouve ça génial de se dire que rien n’est figé. Demain si quelqu’un veut nous racheter je vais m’acheter un hôtel au Mexique, ou un truc complètement différent. J’ai envie d’avoir mille vies !
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« J’espère que dans 20 ans je ferai autre chose. Je trouve ça génial de se dire que rien n’est figé. »

Son kit slash

  • Marie Courroy
  • Sa boost song /

    Boost Song
    You’re so vain, de Carly Simon.
  • Marie Courroy
  • Sa destination
    pour faire le
    point /

    Destination
    Forcément un endroit près de la mer. J’ai besoin de la nature et de la mer pour me ressourcer. L’océan, il n’y a vraiment rien de mieux.
  • Son livre
    de chevet /

    Destination
    Climats, d’André Maurois. C’est un livre que j’achète et offre tout le temps. Je viens d’en recevoir un carton au bureau.
  • Son compte instagram
    d'inspiration /

    Destination
    Solid & Striped, j’adore. Et Sejkko, avec ses photos de maisons solitaires tellement chou.
  • Son MOOC /

    Destination
    Je déteste apprendre. C’est bizarre à dire mais pourtant, si je dois être honnête, c’est le cas. Tout ce qui est notice, tuto, ça me gonfle.

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By Eve